Jean Nicolas Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charleville, au 12 rue Napoléon (actuelle rue Pierre-Bérégovoy). Son père, Frédéric Rimbaud, est alors capitaine d’infanterie et sa mère, Vitalie Rimbaud, née Marie Catherine Vitalie Cuif, est mère au foyer et fille de paysans. Les parents d’Arthur ne se voient qu’à l’occasion des permissions de son père. Le couple aura cinq enfants : Jean Nicolas Frédéric (1853 - 1911), Jean Nicolas Arthur (1854 - 1891), Victorine Pauline Vitalie (1857 - 1857), Jeanne Rosalie Vitalie (1858 - 1875), Frédérique Marie Isabelle (1860 - 1917). Le couple se sépare en 1860 et la mère adopte le nom « veuve Rimbaud ».
En 1861 la famille déménage au 73 rue Bourbon, dans un quartier ouvrier de Charleville (qui fixera le décor du poème « Les Poètes de sept ans »). En octobre, le jeune Arthur entame sa scolarité, il entre en neuvième (équivalent du CE2) à l’institution Rossat (école délabrée mais prisée de l’élite de Charleville), au 11 rue de l’Arquebuse. Il est un élève brillant, récoltant les premiers prix. Fin 1862, la famille déménage à nouveau pour un quartier bourgeois au 13 cours d’Orléans (actuel cours Briand).
En 1865, à la rentrée de Pâques, Arthur Rimbaud quitte l’institution Rossat où il a passé le début de sa sixième, et entre au collège municipal de Charleville, où il confirme ses aptitudes exceptionnelles, collectionnant les prix d’excellence en littérature, version et thème latins.
En août il obtient plusieurs prix en fin de quatrième (récitation, vers latins, histoire et géographie, enseignement religieux) et accessits (exercices de français et d’allemand).
En mai il rédige une ode latine en hexamètres en l’honneur du prince impérial. En août il obtient de nouveaux prix (version latine, enseignement religieux) et accessits (thème latin, verison grecque, histoire et géographie).
En juillet 1869, il participe aux épreuves du concours académique où il remporte les prix d’excellence en narration latine, version grecque, histoire et géographie, et récitation. Trois de ses devoirs en vers latins sont publiés dans le « Moniteur de l’enseignement secondaire », le bulletin officiel de l’académie de Douai. Le principal du collège de Charleville Jules Desdouets aurait dit de lui : « Rien d’ordinaire ne germe dans cette tête, ce sera le génie du Mal ou celui du Bien. »
En janvier 1870, alors en classe de rhétorique (équivalent de la première littéraire), Arthur Rimbaud se lie d’amitié avec son nouveau professeur de français Georges Izambard, qui a 22 ans. Pendant les vacances scolaires, ce dernier retourne à Douai, où il vit avec la famille qui l’a élevée, et donne la permission à Rimbaud de se rendre dans son appartement et d’emprunter les livres de sa bibliothèque. Il reçoit un jour une lettre de plainte de la mère d’Arthur, parce qu’il lui aurait prêté un livre à ne pas mettre entre les mains d’un enfant : « Les misérables ». Il s’agit en réalité de « Notre Dame de Paris ». Le 2 janvier, un poème d’Arthur est publié pour la première fois. « Les Étrennes des orphelins », paraissent dans la Revue pour tous. Il s’agit d’un poème très influencé par les lectures du Parnasse contemporain.
Le 24 mai, Arthur Rimbaud, alors âgé de quinze ans et demi, écrit au poète Théodore de Banville. Dans cette lettre, il déclare avoir presque dix-sept ans et émet son souhait d’être publié dans le parnasse contemporain en joignant trois poèmes : « Ophélie », « Sensation » et « Credo in unam ». Banville lui répond probablement mais la lettre n’est pas connue. Rimbaud ne sera jamais publié dans cette revue.
Le 6 août a lieu la distribution des prix pendant laquelle, pour la deuxième fois, Arthur Rimbaud reçoit le prix de vers latins du concours académique et la plupart des premiers prix : excellence pour le premier semestre, vers latins, discours français, discours latin, version grecque, version latine, enseignement religieux. Il reçoit aussi un second prix de récitation et un quatrième accessit d’histoire.
Le 29 août, Arthur fugue pour rejoindre Paris mais la ligne directe qui passe par Rethel et Reims vient d’être coupée par les Prussiens. Seule la ligne vers le Nord reste ouverte, mais il est probable que Rimbaud rejoigne Gibet à pied pour y prendre le train pour Charleroi. Là, il monte dans un autre train pour Paris, mais manque d’argent pour payer le trajet jusqu’au bout. A son arrivée à la gare du Nord, il est contrôlé, arrêté pour vol et vagabondage et incarcéré à la prison de Mazas (face à l’actuelle gare de Lyon). Il sollicite l’aide de son professeur de rhétorique et ami Georges Izambard qui lui envoie l’argent nécessaire au paiement de sa dette. Rimbaud restera en prison une semaine avant d’être reconduit à la gare, direction Douai où il logera trois semaines chez Izambard.
Sur place, Izambard lui présente un ami poète : Paul Demeney. Ce dernier co-dirige une maison d’édition dans laquelle il a fait paraître un recueil de poésies (« Les Glaneuses »). Rimbaud met donc au propre quinze poèmes et les confie à ce dernier dans l’espoir d’être publié.
Dès l’arrivée d’Arthur à Douai, Izambard avait bien sûr pris soin de prévenir Vitalie Rimbaud qui lui avait demandé de le renvoyer immédiatement. Le professeur raccompagne Arthur en train à Charleville probablement le 28 septembre et est accueilli sèchement par la mère. Il a prévu de rester quelques jours à Charleville avant de partir pour Bruxelles, chez un ami nommé Paul Durand.
Le 6 octobre, ou le 7, Arthur fait une nouvelle fugue. Il marche probablement le long de la meuse, prend probablement le train, dans lequel il aurait écrit le poème « La Charge » daté « En Wagon, le 7 octobre 1870 ». En chemin il est hébergé chez un camarade de collège, Léon Billuart, à Fumay, chez qui un buffet sculpté lui aurait inspiré un sonnet. Il passe ensuite par Givet et Vireux pour atteindre Charleroi, où une guinguette lui inspire le sonnet, « Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir ». Sur place, il essaye de se faire embaucher comme rédacteur dans « Le Journal de Charleroi », dirigé par le père d’une connaissance du collège, sans succès. Il reprend donc la route direction Bruxelles cette fois pour y retrouver Izambard, qu’il pense être chez Paul Durand. Ce dernier le prévient que son professeur n’est pas encore arrivé, mais il propose de l’héberger en attendant sa venue. Après deux jours à attendre Izambard, Rimbaud décide de repartir à Douai, en train, grâce à l’argent que lui a donné Paul Durand.
Pendant ce temps, Izambard, toujours à Charleville, avait reçu un billet de Vitalie Rimbaud, le prévenant qu’elle ne trouvait Arthur nulle part. Georges part donc à sa recherche jusqu’à Bruxelles, où son ami Paul Durand lui raconte que le jeune homme a logé deux jours chez lui avant de repartir. Le professeur reste cinq ou six jours chez son ami, puis repart à Douai où à sa grand surprise, il retrouve Rimbaud chez lui. Ce dernier reste quelques jours supplémentaires chez son professeur, avant de reprendre le train, escorté de gendarmes, comme Vitalie l’avait demandé. Pendant ce temps il met au propre sept poèmes rédigés pendant son escapade pour les remettre à Paul Demeny. Hélas, la librairie artistique, maison d’édition de ce dernier fera faillite rapidement, empêchant toute publication de ses poèmes. Sept mois plus tard, le 10 juin 1871, Rimbaud écrit à Demeny : « … brûlez tous les vers que je fus assez sot pour vous donner lors de mon séjour à Douai ». Fort heureusement, ce dernier n’exauce pas la demande de Rimbaud et les manuscrits seront retrouvés 17 ans plus tard et regroupés sous l’appelation « Cahiers de Douai » ou « Recueil Demeny ».
La guerre n’étant toujours pas terminée, la rentrée au collège est repoussée d’octobre 1870 à avril 1871. Rimbaud s’occupe comme il peut avec son ami Ernest Delahaye. Ils font de longues balades dans la campagne, Arthur passe du temps à la bibliothèque et les deux envoient plusieurs manuscrits au journal « Le progrès des Ardennes » sous les pseudonymes de Jean Baudry pour Arthur et Charles Dhayle pour Ernest. Le journal publie dans son édition du 25 novembre 1870, un récit satirique signé Jean Baudry, « Le Rêve de Bismarck », qui ne sera découvert qu’en 2008.
En février, peu après l’armistice du siège de Paris, Rimbaud fugue à nouveau vers la capitale du 25 février au 10 mars. Il essaye d’entrer en contact avec de futurs communards (Jules Vallès et Eugène Vermersch par exemple), ainsi qu’avec le milieu des poètes. Il rencontre ainsi André Gill. Sans argent, épuisé et affamé, il rentre à Charleville en faisant une partie du chemin à pied et une autre dans la voiture des personnes qui veulent bien le prendre.
Il est de retour à Charleville le 18 mars 1871, avant le début de la commune. Il décide ne pas retourner au collège, qui ouvre le 15 avril. Il s’est fait embaucher le 12 par « Le progrès des Ardennes » pour dépouiller le courrier, mais le journal est suspendu le 17 par le préfet des Ardennes pour son soutien à la commune. Cette révolte parisienne qui a débuté le 18 mars suscite un intérêt fort chez Arthur et entraîne un bouleversement dans sa vie et son écriture. Il finit par critiquer fortement la poésie des romantiques et des Parnassiens. Le 13 mai il envoie une lettre à Georges Izambard (première lettre dite « du Voyant »), dans laquelle il rejette la « poésie subjective ».
Dans la deuxième lettre dite « du Voyant » du 15 mai à Paul Demeny, il exprime sa quête d’une autre poésie :
Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, — et le suprême Savant — Car il arrive à l’inconnu !
Il fait référence, ici au dernier vers du poème « Le Voyage » de Charles Baudelaire : « Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! »
Le 15 août 1871, Rimbaud envoie à Théodore de Banville « Ce qu’on dit au poète à propos de fleurs », un poème qui se moque ouvertement de la poésie parnassienne. En septembre, une fréquentation de Rimbaud, Charles Auguste Bretagne (1837-1881), le met en contact avec un fameux poète Parisien et ami : Paul Verlaine.
Les deux hommes s’écrivent peu, de l’aveu de Verlaine, mais ce dernier reçois deux poèmes : « Les Premières communions » et « Les Effarés ». Mais Verlaine s’organise de son côté pour accueillir Rimbaud à qui il envoie rapidement un mandat pour payer son billet de train et un billet contenant la phrase célèbre rapportée par Delahaye « Venez chère grande âme, on vous appelle, on vous attend ! ». A noter que ces mots ne sont connus que grâce aux souvenirs de Delayahe et que la phrase changera plusieurs fois suivant les années et les souvenirs plus ou moins réminiscents du camarade d’Arthur.
Lors d’une dernière balade avant son départ avec Ernest Delahaye, Rimbaud sort un papier de sa poche un poème qu’il a décidé de présenter à Paris : « Le bâteau ivre »
Fin septembre 1871, arrivé à la gare de Strasbourg (actuelle gare de l’Est), il rate Paul Verlaine et Charles Cros et se rend directement là où vit le poète avec sa belle famille, et là où il sera hébergé, au 14 rue Nicolet, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Cependant, après de gros soucis de comportement il n’est plus le bienvenu dans cette maison. Il sera ensuite hébergé tour à tour chez Charles Cros, André Gill, Ernest Cabaner, et même quelques jours chez Théodore de Banville. Il est présenté par son nouvel ami aux grands poètes de l’époque et participe aux dîners des « Vilains Bonshommes » où il présente son poème « Le Bateau ivre » qui fait très forte impression. En novembre il débute une participation au Cercle zutique, à l’hôtel des Étrangers
Rimbaud se met très vite tout le monde à dos à Paris, et le couple de Paul Verlaine se fait de plus en plus fragile. A la demande de ce dernier, Arthur repart à Charleville pour quelque temps. C’est ce qu’il fait en mars 1872, pour revenir en juin.
Le 7 juillet, les deux quittent Paris pour s’installer à Bruxelles, au Grand Hôtel Liégeois, rue du progrès. Le 21 juillet, la mère de Verlaine et sa femme arrivent à Bruxelles pour ramener Verlaine, mais le couple vient de quitter l’hôtel. Paul les rejoint le matin du 22 juillet, et il est convenu qu’ils rentrenront à Paris par le train de 17h, ce qu’ils font. Mais à la halte de la gare de Quiévrain, à la frontière, tout le monde doit descendre pour un contrôle douanier. Verlaine ne remonte pas dans le train et rejoint Rimbaud qui était aussi du voyage.
Le 8 septembre les deux partent s’installer à Londres au 34-35 Howland Street. Sur place, ils fréquent un cercle de communards exilés, dont Eugène Vermersch. Le 14 septembre, le poème de Rimbaud « Les Corbeaux » est publié dans « La Renaissance littéraire et artistique » dirigée par Emile Blémont et dont le rédacteur en chef est Jean Aicard. En octobre Mathilde Verlaine, la femme de Paul, demande la « séparation de corps » (le divorce n’existe pas encore). Fin novembre, Rimbaud rentre dans les Ardennes et passe Noël en famille.
En janvier 1873, toujours à Londres et malade, Verlaine demande à Rimbaud de revenir. Ils vivent à nouveau ensemble, vont à la bibliothèque du British Museum et donnent des cours de français. En avril Rimbaud rentre à Roche et Verlaine s’installe en Belgique. Ils se voient de temps en temps à Bouillon avec Ernest Delahaye. En mai, dans une lettre à Delahaye, Rimbaud dit écrire de « petites histoires en prose ». Il s’agit probablement du début de la rédaction d’une saison en enfer. Il dit également « mon sort dépend de ce livre ».
Fin mai le couple regagne Londres. Le 3 juillet, après une grosse dispute, Verlaine repart précipitamment pour Bruxelles. Il écrit une lettre à Rimbaud sur le bateau dans laquelle il explique qu’il souhaite le quitter et retrouver sa femme. La mère de Verlaine, Mathilde, et Verlaine, logent à l’hôtel « A la ville de Courtrai », rue des brasseurs. Le 8 juillet Arthur les rejoint et loge dans une chambre avec Paul. Les deux jours se passent aux cafés et Verlaine s’alcoolise sévèrement. Le matin du 10 juillet, Paul encore saoul, achète un pistolet dans les Galeries royales Saint-Hubert. Aux alentours de midi, il retrouve Arthur dans leur chambre et lui tire dessus parce qu’il ne veut pas le voir repartir. Rimbaud est blessé au poignet gauche et se fait soigner à l’hôpital Saint Jean. La mère de Verlaine donne de l’argent à Arthur pour payer son billet de train retour, et en chemin vers la gare, place Rouppe, effrayé par Verlaine qui semble prendre son pistolet dans sa poche, Rimbaud court alerter un policier qui se trouve là. Verlaine est arrêté et incarcéré à la prison des Petits-Carmes. Le 19 juillet, Rimbaud retire sa plainte, mais Paul est tout de même condamné à deux ans de prison. Le 20 juillet, Rimbaud regagne Charleville, puis Roche. Il termine « Une saison en enfer », commencée quelques mois plus tôt. Il la fait publier à compte d’auteur en octobre, à Bruxelles, à l’alliance typographique, au 37 rue aux choux. On estime le tirage à un peu moins de 500 exemplaires. Cependant, Arthur n’en recevra qu’une douzaine, faute d’argent pour en récupérer la totalité. Il en adresse un à Verlaine, sobrement dédicacé « à P. Verlaine »
En novembre, il retourne à Paris, mais l’affaire dite de Bruxelles a mis un terme définitif à sa réputation. Néanmois il fait la connaissance de Germain Nouveau.
Fin mars 1874, les deux amis (ou probablement amants) partent pour Londres. Ils logent Satmford Street, fréquentent la bibliothèque du British Museum et donnent des cours de français. Il est possible que Rimbaud écrive certains des poèmes des illuminations à cette période. Les deux se séparent à la mi-avril et ne se reverront jamais. Rimbaud cherche du travail comme percepteur, et en juillet, malade, il est rejoint par sa mère et sa petite sœur Vitalie qui écrit un journal sur ce séjour. En novembre il travaille à Reading et fin décembre il est de retour à Charleville.
Le 16 janvier, Verlaine sort de prison après une remise de peine. Il s’est converti au catholicisme.
Le 13 février, Rimbaud arrive à Stuttgard. Il loge au 7 Hasenbergstrasse avant de déménager chez un Pasteur chez qui il travaille au 2 Marienstrasse. Le 2 mars, Verlaine vient lui rendre visite pour deux jours et demi. Rimbaud lui remet les manuscrits des illuminations et peut-être d’autres poèmes. Verlaine, souhaite revivre avec Rimbaud à l’unique condition qu’Arthur se convertisse également. Sans grande surprise, celà ne se fera pas. Les années de 1875 à 1880 sont très mal connues.
En avril il se rend à Milan en faisant une partie du chemin à pied, notamment à travers les Alpes. A Livourne, une insolation l’oblige à rentrer en France. Il retourne à Paris en juillet où il revoit certains membres du cercle zutique et du dîner des vilains bonshommes. En octobre il est de retour à Charleville. Dans une lettre du 14 octobre à Delahaye, il joint le poème « Rêve » considéré aujourd’hui comme son dernier. La poésie semble terminée pour lui alors qu’il n’a pas encore vingt-et-un ans. Le 18 décembre, sa petite sœur Vitalie décède d’une synovite tuberculeuse à l’age de 17 ans. Arthur se rase alors le crâne en signe de deuil.
En mars 1876, Rimbaud se rend à Vienne mais se fait détrousser. Il rentre en France, probablement à pied.
En mai, à Rotterdam, il s’engage comme mercenaire pour l’armée Hollandaise et embarque en juin dans un bâteau pour Java. Il y arrive en juillet et déserte en août. Fin août il rentre en Europe en embarquant sur un navire Ecossais. Il passe l’hiver dans les Ardennes.
On connait très mal les années 1877 et 1878. En mai, Rimbaud est à Brême, puis à Hambourg. Il travaille peut-être au guichet ou en tant qu’interprête pour un cirque. Il part probablement en tournée à Stockholm et au Danemark. Il rentre à Charleville en septembre et repart très vite pour l’Egypte. Malade à bord, il est débarqué en Italie et retourne à Charleville.
La famille Rimbaud emménage définitivement à Roche, mais on ne sait pas si Arthur est avec elle. En octobre il part en Italie pour rejoindre l’Egypte. Le 19 novembre il embarque dans un bâteau pour Alexandrie où il travaille fin novembre. En décembre il est interprête et contremaître à Chypre pour une compagnie française.
Fin mai, toujours à Chypre, il tombe malade (fièvre typhoïde ou paludisme) et rentre à Roche. En septembre il répond à son ami Delahaye qui le questionne sur la littérature « je ne m’ocuppe plus de ça ». Il reste à Roche l’hiver.
En mars il est à Alexandrie puis à Chypre. Il part en juin, direction la mer rouge, pour trouver un autre travail. En août il arrive à Steamer Point, à Aden. Il restera dans la région jsuqu’en 1891. En aôut il est employé par un marchand de café, et affecté au Harar, qu’il atteint en décembre après une traversée du désert.
Entre janvier et juillet, il fait de l’import-export de café, de cuir, fait quelques expéditions pour se procurer des peaux et de l’ivoire, et part pour Aden en décembre.
Il passe toute l’année à Aden, et demande à Delahaye le 18 janvier de lui envoyer différents instruments (un théodolite de voyage, un sextant, une boussole) et un manuel de voyageur.
En mars il retourne à Harar, mais des rumeurs de guerres et d’invasions rendent l’avenir incertain. En octobre-novembre, Verlaine publie dans la revue « Lutèce » la première étude sur Rimbaud dans la série des « poètes maudits »
En janvier, la compagnie qui l’emploie fait faillite. En avril, les frères Bardey fondent une nouvelle firme qui embauche Rimbaud pour six mois. En juin il est affecté à Aden.
Il signe un nouveau contrat d’une durée d’un an. Son travail consiste à acheter du café. En octobre il démissionne et s’associe à Pierre Labatut pour livrer des armes au Choa, au roi Ménélik. En novembre il arrive à Tadjourah pour préparer cette expédition.
Labatut tombe malade et de nombreux contretemps retardent le départ de la caravane. En avril Ribaud s’associe à une autre personne, Paul Soleillet mais celui-ci meurt inopinément. En mai-juin, la revue « La Vogue » publie les « Illuminations », incluant les vers de 1872 à l’insu d’Arthur. En septembre, la même revue réédite « Une saison en enfer » et fait connaître cette œuvre, éditée par Rimbaud précédemment mais jamais diffusée dans le commerce jusque là. En octobre il prend seul la tête de la caravane jusqu’au Choa.
En février, après un voyage long et laboreux, il arrive à Ankober mais Ménélik n’y est pas. La veuve de Labatut réclame le paiement de plusieurs dettes de son mari. Il apprend que Ménélik est à Entotto et décide d’y aller. Mais ce dernier lui achète les armes à un prix bien inférieur qu’espéré. En mai il retourne au Harar, puis au Caire en juillet. Fin août, « Le Bosphore égyptien » publie des notes de Rimbaud sur Harar et le Choa. En octobre, il est de retour à Aden.
En janvier Verlaine consacre à Rimbaud le n°318 de la série « Les Hommes d’aujourd’hui » éditée par Léon Vanier. Rimbaud crée une nouvelle expédition de ventes d’armes pour le Harar où ils s’installe en mai.
Rimbaud songe à se mettre à son compte. Il fait une mauvaise chute à cheval et se blesse au genou droit.
Ses douleurs au genou deviennent insupportables. Le 7 avril il quitte le Harar et se fait transporter sur une civière sur la côte pour voir des médecins. Début mail il est à l’hôpital européen d’Aden où on lui conseille de rentrer en France. Le 20 mai il arrive à Marseille et rejoint l’hôpital de la conception où on lui ampute la jambe droite le 27 mai. Sa mère vient lui rendre visite entre le 23 mai et le 8 juin. Le 23 juillet, Rimbaud se rend à Roche. Il souffre énormément. Le 23 août il repart avec sa sœur Isabelle pour Marseille et l’hôpital. Le 9 novembre il dicte une dernière lettre à sa sœur pour un directeur de compagnie maritime. Elle est incompréhensible. Le 10 novembre il meurt en début d’après-midi. Le même jour sont publiées certaines de ses poésies sous le titre « Reliquaire » avec une préface de Rodolphe Darzens. Arthur Rimbaud est enterré le 14 novembre à Charleville.